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    Scandale sexuel dans un collège bruxellois : les silences de la presse belge

    FrédéricFCHT
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    Scandale sexuel dans un collège bruxellois : les silences de la presse belge Empty Scandale sexuel dans un collège bruxellois : les silences de la presse belge

    Message par FrédéricFCHT Ven 30 Mai - 20:43

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    « Une jeune fille dérangée et nymphomane. » Ces mots ont été prononcés par une source anonyme dans le quotidien Sudpresse le 3 mai dernier. La jeune fille en question : une mineure impliquée dans une activité sexuelle de groupe, en marge d’une retraite spirituelle organisée par un des collèges les plus huppés de Belgique, le collège Saint-Michel. Sexe, bourgeoisie, catholicisme : le cocktail était trop puissant pour que la presse résiste longtemps à la tentation de faire éclater le « scandale » au grand jour.

    Il y aurait des « pressions politiques »

    Quatre jours plus tard, un autre quotidien, Het Laatste Nieuws, lâche la bombe : la source anonyme est un ministre fédéral, non nommé dans l’article, du gouvernement Di Rupo. Et puis ? Rien. En tout cas dans les médias d’information. Car sur les réseaux sociaux, le nom supposé du ministre circule à toute vitesse. On est à trois semaines des élections et ce silence de la presse devient vite suspect aux yeux de l’opinion publique : il y aurait des « pressions politiques ».

    Dans La Libre Belgique, on relaie le communiqué de presse des parents de la jeune fille « qui n’est pas dérangée comme certains l’ont prétendu » mais on explique aussi que « la loi protège de la curiosité mineurs et victimes d’infractions sexuelles ». Infraction sexuelle, des jeunes qui partouzent ? Oui, s’ils ont moins de 16 ans, il est admis que leur consentement n’est pas valable. Même s’ils ont tous moins de 16 ans.

    Het Laatste Nieuws, enfin, affirme avoir des soupçons sur le fait qu’un ministre a usé de son pouvoir pour étouffer l’affaire mais ne peut révéler le nom du ministre sous peine de violer la loi sur la protection des mineurs.

    Exit donc toute interrogation sur l’identité de la source qui a diffamé la jeune fille.

    « Comment vérifier ? »




    Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) prend alors l’initiative d’envoyer un courrier à tous les responsables de rédaction rappelant les prescrits légaux et leur posant la question de l’opportunité d’évoquer un cas pareil : « Il ne s’agit au départ que de l’éviction de mineurs d’une école », nous explique André Linard, secrétaire général du CDJ. Ce dernier nous parle d’une « semaine très dense » au cours de laquelle il a été « fort sollicité par des journalistes qui l’interpellaient à titre individuel ». Le malaise est grand. Et le silence assourdissant.

    Mais l’affaire a aussi traversé la frontière et commence à éveiller la curiosité en France. Dans sa revue de presse internationale sur France Culture, Thomas Cluzel constate que « la presse marche sur des œufs ». Peu embarrassé par les circonvolutions de ses confrères belges, Thomas Cluzel donne le nom du ministre concerné et cite un blogueur belge, Marcel Sel :

    « Pouvons-nous accepter un tel mépris de la dignité des femmes de la part d’une vice-première ministre ? »

    Jean Quatremer, journaliste de Libération en poste à Bruxelles, interpelle de son côté un journaliste qui l’interviewe dans l’hebdo belge Moustique :

    « Trouvez-vous normal qu’un ministre balance des informations infamantes à la presse sur une mineure […] ? Tout le monde connaît son nom, il circule sur le Net, mais personne n’ose le dire. »

    La position du CDJ, exprimée le 21 mai par André Linard, est claire :

    « Je ne vois pas comment, à ce stade, on pourrait donner le nom du ministre concerné sans enfreindre la loi. » La mission d’informer est périlleuse en la matière :

    Thierry Dupierreux, rédacteur en chef du quotidien L’Avenir, se dit « coincé » dans un dossier « pollué » par le fait que les deux journaux à la source de l’affaire, Sudpresse et Het Laatste Nieuws, se citent l’un l’autre. « Comment vérifier ? » Un débat a bien eu lieu à la rédaction, précise Thierry Dupierreux, mais les contraintes légales sur la protection des mineurs rendent impossible tout travail journalistique.

    « D’intérêt public que le lecteur soit informé »




    Thierry Fiorilli, rédacteur en chef-adjoint de l’hebdo Le Vif/L’Express, ne s’est par contre pas senti lié par la loi sur la protection des mineurs :

    « Si on avait eu la certitude qu’un ministre avait fait pression pour étouffer une affaire, on l’aurait sorti. Mais on a les mains vides. »


      La date/heure actuelle est Lun 13 Mai - 20:17